




Hola todos!
Nous revoila apres une longue absence...
C est en vain que nous avons essaye, a plusieurs reprises, d alimenter notre blog.. Mais c etait oublier que nous sommes en Amerique du Sud, parfois perdues dans les montagnes ou dans la jungle, et que la connection est souvent defaillante!..
Apres Medellin, nous nous sommes dirigees vers la Zona Cafetera, autrement dit la Zone Cafe. He oui le cafe colombien, quand meme!
Apres une nuit d escale a Armenia (pour nous sans grand interet), direction Salento, charmant petit village de 3500 habitants, niche au coeur des reliefs colombiens.
Objectif: comprendre le processus d elaboration du cafe, decouvrir et gouter les meilleurs aromes et aller a la rencontre des producteurs locaux.
Nous logions a l hotel "Plantation House", nom evoquateur... Il parait que l odeur qui flottait dans l air etait celle des eucalyptus... Hum Hum..!
La encore, dortoir, rencontres et retrouvailles avec des backpackers du monde entier.
Journee rythmee par nos deambulations dans le centre ville de ce petit pueblo.
Imaginez, la place centrale, avec l eglise et un parc au milieu des palmiers, des vendeurs de salade de fruits (avec 2 kilos de copeaux de fromage dessus... Huuum... Comme quoi, les coutumes alimentaires peuvent etre.. speciales!)
Schema habituel de la plupart des villes sud americaines..
Une rue principale ou se succedent boutiques d artisanat et cafes, notamment un petit cafe colombien tres typique ou nous avons elu domicile des notre arrivee.
Histoire de revivre les bienfaits de la randonnee en montagne et a travers la jungle (Ciudad perdida nous revoila !!) nous partons pour une petite marche dans la vallee de Cocora dont les "Palma de Cera" (palmiers geants) font la renommee. Pour se rendre sur place, nous embarquons dans une jeep, originalement concue pour accueillir environ 6 personnes... Une fois la voiture chargee d une douzaine de personnes (femmes, enfants, locaux, touristes et autres...) il ne restait plus aux autres qu a s accrocher a l arriere de la jeep ... Si si c est vrai, les photos le prouvent, nous etions quatre sur la marche permettant de monter derriere la jeep. Deux doigts sur la rampe et la moitie d un pied sur la marche, les virages etaient des vrais moments d emotion !!
Apres s etre remises de ces palpitations, nous voila parties pour quatre heures de marche sur un chemin surprenant (vaches et palmiers, on n a pas l habitude !!). Nous traversons la foret puis faisons halte dans un hotel/maison/ferme perche dans la montagne. Le son des colibris volant a toute allure et leurs couleurs flamboyantes accompagnent notre pause. Un bout de fromage, un cafe et nous empruntons le chemin du retour.
Le soir, pour se detendre et profiter des plaisirs de la ville, partie de billard dans une salle de la rue principale... Notre arrivee fait des emois : por supuesto, pas une femme a l horizon... Le billard est une affaire d hommes en Amerique du sud!
On a meme connu pire par la suite: a Popayan, notre presence etait une vraie attraction pour les autres joueurs... Regards curieux meles aux regards plus incisifs... Malgre tout on ne baisse ni les yeux, ni les bras et on leur montre ce que sont capables de faire des gringas buvant des bieres dans une salle de billard!
Par la suite, desireuses de partir a la rencontre des producteurs de cafe, nous enquetons aupres des locaux afin d eviter les circuits trop touristiques.
Jackpot, on nous renvoie vers un petit producteur, qui serait pret a nous faire visiter son exploitation. Il nous recoit dans un cadre idyllique, nous fait gouter son meilleur cafe, en nous expliquant dans le detail et avec passion les methodes d elaboration d un cafe de qualite. Il nous fait partager son amour de la terre, du cafe, et son attachement a une production a echelle humaine, reflet d une vision humaniste (voir communiste!) de la societe. Envoutees par son discours emprunt de valeurs que nous partageons et par l espoir (utopique) qu il suscite en nous d un monde meilleur, nous decidons de le suivre et de decouvrir son exploitation.
Emues de cette rencontre, nous echangeons encore quelques idees et demandons, comme a l accoutume et par envie de prendre part a la vie locale, combien une telle expedition couterait .... Et la ... il nous annonce que pour pouvoir acceder a sa ferme, il sera necessaire de prendre un transport local pour le prix modique de : 50 000 pesos (environ 18 euros)... Eh, oui ! Surprises du cout tres eleve de cette course, nous lui faisons part du modeste budget qui est le notre... Il nous explique que les transports publics ne sont pas de son gout et qu une voiture privee serait plus adaptee pour nous conduire jusqu au lieu de rendez vous... Devant notre scepticisme, il nous invite a rester gratuitement dans sa ferme et commence a negocier... Nous le remercions et prenons conges en lui indiquant que nous allions le recontacter un peu plus tard.
Malgre notre volonte de rester authentiques et de vouloir prendre part a la vie locale en allant chercher des petits exploitants colombiens, notre statut d Europeenne ou de nord americaine ne nous permet pas de passer outre un barrage qui existe entre ces deux continents. Malgre un discours anti conformiste, anti fast food et critique de la societe de consommation a grande echelle qui est celle dans laquelle nous vivons, notre petit exploitant nous replace dans un contexte ou le profit est omnipresent et surpasse les ideologies qui pourtant sont les siennes.
L appat du gain est plus fort que tout...
En tout etat de cause, cette rencontre avec un producteur de cafe colombien dont l ideologie communiste egalait sa passion pour le cafe a ete un moment cle de notre voyage et une lecon de vie, si decevante soit elle, elle fut un enseignement...
Nous en sommes donc revenues a notre statut de touristes et avons decide d opter pour la visite de la ferme des proprietaires de l hotel dont le prix etait finalement plus honnete.
Au final, elle s est revelee plutot interessante et nous avons enfin pu acquerir quelques connaissances sur la production du cafe et de differents fruits mais aussi sur le systeme agraire pratique sur les versants des collines colombiennes.
Apres la quietude de la zona cafetera, l appel de Cali, capitale sud americaine de la salsa (pour ceux qui ne le savent pas encore!!) s est fait entendre avec force...
Quelques longues heures de bus pour arriver a notre hotel Iguana qui s averera au fil des jours etre un veritable coup de coeur, tant par les rencontres (notamment un photographe tombe du ciel) que par l ambiance qui regnait dans les lieux... Viva Colombia, Italia, Suecia, Grecia y Alemania! .... ah la la que de bons souvenirs...
Objectif principal de notre sejour a Cali : salsa, salsa et salsa... Pendant la journee promenade dans la ville et repos bien merite pour se remettre des soirees agitees.
Pour s echauffer, entrainement a l hotel avec Freddy, danseur aguerri (normal il est ne a Cali!) qui travaille la tous les soirs. Ensuite, nous nous preparons pour notre premiere soiree tant attendue!...
"Robe de soiree" (version backpackers!), chaussures compensees et hop on est partie pour une soiree speciale salsa dans une boite conseillee par Freddy.
Quelle ne fut pas notre deception lorsque le videur nous refuse l entree... Motif: nous, trois femmes, ne sommes pas accompagnees !!!! Elaboration d un plan avec trois autres filles dans le meme cas que nous et nous finissons par entrer, a la condition de n occuper qu une seule table!
A l interieur, des couples dansent au rythme de la salsa. Nous prenons conscience d une difficulte: a Cali, il est en effet preferable de venir accompagnee dans la mesure ou les hommes presents sur place, eux meme accompagnes de leur chere et tendre (les colombiennes ont la reputation d etre jalouses..), n inviteront surtout pas les pauvres "celibataires" pourtant si motivees par le son de la salsa!..
La soiree allant de surprise en surprise, on nous informe de notre obligation de consommer. Soit.. Le seul probleme: il n y a que des bouteilles de Ron! Et nos finances ne nous le permettent pas.. Quelques minutes plus tard, on vient gentiment nous.. demander de partir! Scandalisees, nous n avons de toute facon plus aucune envie de rester dans cet endroit.. On exige le remboursement de l entree. Et la, a la sortie, nouvelle surprise: la meme politique est appliquee aux hommes. Un groupe de cinq jeunes colombiens reste a la porte. Malgre notre farouche volonte de ne pas retourner a l interieur, ils finissent par nous convaincre de les accompagner, prenant en charge tous les frais lies a cette nouvelle tentative!
En definitive, on danse, on boit de l aguardiente, on danse, on boit du Ron et tout se passe pour le mieux! Enfin...
Le bilan de la premiere soiree a Cali s avere donc plus que positif!
Seconde soiree avec Jacqueline et Jenny, rencontrees a l hotel, et meme probleme: quatre femmes seules.. Ok on rentre mais c est toujours aussi dur pour rencontrer un partenaire de danse. On s emerveille devant un couple talentueux.. En discutant avec eux, on decouvre qu elle est une des meilleures danseuses sud americaine de salsa..
Un peu de reggaeton, un streap tease assez particulier, un courtisan aux yeux vitreux qui a vecu un an en France (a Londres.. ! he oui les rafages de l alcool!) qui se fait finalement sortir de la boite par la tete, un peu de salsa quand meme, et la fatigue finit par prendre le dessus..
Pour la derniere soiree, sortie de groupe international. La encore, apres un echauffement a l hotel (cf les photos de shots a meme la bouteille..!), direction le Praga. Boite de nuit fidele a la reputation de Cali, danseurs sur les estrades, et piste de danse enflammee. On profite a fond de la soiree, et on finit la aussi par danser avec des colombiens.. C est quand meme le but!
Retour a l hotel la tete pleine de souvenirs et satisfaites de la soiree.
Depuis Cali, on se lance pour une expedition en direction de Buenaventura, ville portuaire, ou l on deconseille pourtant d aller.. La particularite de la ville, marquee par ses origines afro colombiennes, nous y attire malgre tout.
Et comment ne pas se rendre dans une ville appelee ici "Petit Haiti"!!! (dedicace au petit haitien!)
Sur le chemin, escale a San Cipriano, petit village vraiment perdu au milieu de la jungle!
Apres avoir connu la Selva de la Cite Perdue et la foret de la Zona Cafetera, nous nous emerveillons encore de la diversite des forets colombiennes.
Episode le plus marquant de ce sejour a San Cipriano, le moyen de transport pour se rendre au village: les photos parlent d elles memes! Une planche tractee par une moto, un banc, 6 touristes et 12 colombiens.. Tout ca sur des rails ou subsiste la possibilite de percuter un train a tout instant! Parce que bien sur, le reseau ferre est encore en fonctionnement! Consigne des locaux: sauter sur le cote si un train arrive!
Notre sejour, bien qu assez humide, fut agreable. La descente de la riviere en bouee un peu perilleuse, et le repas du soir (poisson au lait de coco) prepare par la Doña de notre auberge, nous laissent un doux souvenir de notre passage ici.
Au reveil, nous nous dirigeons vers Buenaventura.
Nous deambulons dans cette ville, dont 90% de la population est afro-colombienne. La majorite des habitants sont en effet des descendants d esclaves, Buenaventura, de par sa situation geographique, ayant ete un des axes majeurs du trafic d esclaves.
Les consequences s en font encore sentir aujourd hui: la ville nous apparait comme laissee a l abandon, comme s il etait difficile pour elle de se defaire de son histoire.. alors qu elle recele malgre tout tant de beautes..
L isolement geographique a fait de la region un bastion pour les paramilitaires et les rebelles gauchistes. Meme si la situation s est amelioree ces dernieres annees, la prudence et la securite restent une priorite, raison pour laquelle nous avons ete arretes et fouilles tout au long de notre retour a Cali. Descente du bus, fouilles des sacs et verification des pieces d identite, et ce pour la premiere fois depuis notre arrivee.. Ca met de l ambiance!
Anecdote: c est dans cette ville afro qu on entend pour la premiere fois du rap colombien! Baggy et casquette sont de mise!
Retour pour une nuit a Cali afin de nous rendre a Popoyan, derniere etape avant l Equateur.
Nous passons trois jours dans cette ville coloniale typique, autrement appelee "La Ciudad Blanca". Comme a l accoutumee, nous flanons dans la ville quelques temps afin de s impregner de l ambiance qui y regne. On deguste avec delectation les cafes offerts dans cet havre de paix.
Au detour d une rue, visite de la Casa Museo Mosquera, ancienne residence du General Tomas Cipriano Mosquera, President de la Republique Colombienne de 1845 a 1867.
Parmi la collection des oeuvres proposees sur place: des tableaux relatifs a la Revolution Francaise (???), les costumes portes par le General et ses fils, mais aussi et surtout le coeur du General conserve dans un bocal de formol dans une tombe murale..! Le policier present sur les lieux nous fait l honneur d ouvrir la sepulture et de nous presenter le dit organe! Bouuuuuh!
Ambiance un peu lugubre largement compensee par les fous rires partages avec notre guide/policier. La visite a eu bien du mal a demarrer et a ete ponctuee des nos eclats de rire! Explication: y en pas! On comprennait rien, malgre toute notre bonne volonte, le policier parlait francais sans le savoir, et le contact est bien passe. Imaginez vous que cela puisse se produire en France: se taper une barre avec un "representant de la force publique"?!...
Le soir, pizza a volonte! C est promis, on commandera plus jamais le format "grande" (cf photo..)!
Nous profitons de la quietude de notre hotel, justement appele "El descanso". Contrairement a ce que nous avons connu jusque la, il ne s agit pas d un hotel de backpackers, mais d une vieille demeure coloniale toujours habitee par ses proprietaires.
Derniere nuit en Colombie avant d entamer une longue journee de voyage prevue le lendemain. Levees a 5h30 et nous entamons ce qui est maintenant devenu un rituel bien rode: empaquetage de nos affaires dans nos sacs a dos maintenant bien charges, preparation d un sac de voyage et dernieres verifications des lieux.
C est avec un peu d anxiete et de tristesse que nous nous appretons a quitter la Colombie, pays auquel nous nous sommes attachees au fil des semaines et des mois! Mais l envie de decouvrir un nouveau pays et de repartir a l aventure fait tomber nos dernieres resistances!...
Il faudra subir (oui on insiste!) une dizaine d heures de buseta sur les routes sinueuses (la encore, on insiste!)des montagnes avant d atteindre la frontiere colombo-equatorienne.
Cet ultime parcours dans notre cher pays a ete le pire jusqu a present.. Les sacs en plastique distribues par le chauffeur aux passagers n ont pas ete de trop, et les Vogalenes n ont pas ete inutiles! Ah la la que de souvenirs!!
Nous arrivons a Ipales, et nous nous preparons a devoir attendre de longues heures avant de pouvoir acceder a la premiere ville equatorienne. Mais a notre grande surprise, nous traversons la frontiere qui semble deserte en quelques heures a peine!
Le temps d officialiser notre sortie de Colombie (snif), de changer nos quelques pesos en dollars et de tamponner notre passeport par les autorites equatoriennes. Le pont est traverse, l immigration validee, Equateur nous voila!
Bon, alors premieres impressions en Equateur: c est la merde! Chauffeur de taxi moyennement aimable (heureusement qu il nous met de la cumbia pour pas nous depayser trop brutalement quand meme!), cafe soluble avant de reprendre un autre bus, ca commence mal! et alors apres... Equatoriens bourres/racistes qui finissent par vomir dans l allee de bus (un peu trop pres de la tete d Aurelia..) et retour a la frontiere d un pauvre allemand qui n avait pas fait valider son entree dans le pays.. Il faut dire aussi qu a la frontiere ils ont oublie d indiquer la marche a suivre pour entrer... Malgre les efforts de Lydia pour venir en aide a notre compatriote europeen, retour a Ipales, dans la nuit, avec son sac a dos et la providence comme guide...
Nuancons cette approche un peu brutale: rencontre avec une charmante jeune fille qui, desolee de cet accueil dans son pays, nous conseille et partage avec nous ses friandises et quelques anecdotes.
Passage rapide a Ibarra, notre premiere escale avant de retrouver Francis a Quito.
Journee ensoleillee dans cette petite ville au charme fou. Nous prenons le temps d aller voir la Laguna Yaguarcocha (Lac de sang).. En effet, l histoire nous apprend que lorsque les Incas, qui venaient du Perou, ont atteint l Equateur, ils etaient sous le regne de Tupac Yupanqui (Yes Tupac!). Les Quitu Caras et Cañari, tribus indigenes de la region, ont fait preuve de force pour leur resister. Mais en une bataille, les Incas massacrerent des milliers d indigenes et jeterent les corps dans le lac, ce qui lui aurait donne une couleur rouge, celle du sang...
Ballades dans les ruelles d Ibarra...
Nous mangeons une glace et faisons connaissance de "Luis", glacier equatorien d une rare gentillesse et grand amateur de musique... francaise! Apres quelques echanges nous reprenons la route.
C est en debut de soiree que nous rejoignons Rita a Quito afin qu elle nous conduise a notre nouvelle demeure pour les jours a venir.
Nous y retrouvons Francis, notre hote, qui nous accueille avec post it et gentillesse!... Premiere soiree, nous nous sentons chez nous et pouvons poser nos valises et toute serennite.. C est agreable!
Pour notre premier jour ici, le marche d Otavalo nous a mis en jambe et permis de decouvrir l artisanat local. Nous sommes aguerries a l art de la negociation. Le mot d ordre: faire des bonnes affaires. Objectif reussi: Lydia obtient une peinture 2 dollars mois cher que Francis... aupres du meme vendeur! Ah la la ... c est dur!
Nous repartons tous neanmoins contents de nos achats et de notre journee. En effet, nous voyons pour la premiere fois les costumes traditionnels des Otavaleños. Nous sommes emerveillees par cette nouvelle culture que nous decouvrons. Les couleurs des tissus, le travail delicat du bois et les bijoux traditionnels portes par les femmes aux longs cheveux noirs nous font nous impregner de tout un nouveau monde. Fruits, legumes et animaux se melent aux cris des vendeurs.
C est avec la tete pleine de ces images et les poches pleines de souvenirs que nous rentrons chez nous.
Pour la suite des aventures (dans quelques mois pour nous laisser nous remettre du message de 12 pages qu on vient d ecrire!...-:): Quito, Papallacta et l ascension des volcans a venir...
Besos y abrazos, on pense a vous!!
Les aventurieres du dimanche.